CIRCUIT des LAVOIRS de Meaulne-Vitray : en voiture, en vélo ou à pied
Malgré sa localisation rurale et sa proximité avec la forêt de Tronçais, la commune de Meaulne-Vitray est marquée par la présence de l’eau, avec ses deux rivières, l’Aumance et le Cher, avec le canal de Berry, avec ses ruisseaux, ses fontaines et ses nombreux lavoirs.
C’est pourquoi, à l’occasion des Journées du Patrimoine de pays et des moulins des 23, 24, et 25 juin 2023, il vous est proposé un circuit de sept lavoirs. Ces lavoirs, bien qu’ils soient tous différents, témoignent ensemble d’un usage ancestral et d’un style de vie fort différent du nôtre. Il en existe encore d’autres dans la commune mais ils sont soit difficiles d’accès soit passés sous propriété privée.
Parmi les 7 lavoirs, trois sont couverts et un peu plus luxueux : ce sont le lavoir communal de Meaulne, au début de la bien-nommée rue du Lavoir non loin de la mairie, au fond de la place de la Fontaine qui continue le Jardin de la Cure, le lavoir de Dagouret au hameau de Dagouret sur le chemin des Godignons, et le lavoir des Arpents à Vitray sur la RD 147 en pleine forêt. Un autre s’abrite sous un pont : c’est le lavoir du Moulin Mas. Les trois autres sont ouverts à l’air libre et plus rustiques : le lavoir de l’abattoir route de Hérisson, le lavoir des Brosses, sur la route de la Croix Jamard non loin de l’embranchement avec la RD 28 au hameau des Brosses , et le lavoir de Fay ou Faix, sur le chemin de Fay non loin de l’embranchement sur la RD 145 entre Meaulne et Vitray.
Ils sont de tailles très différentes suivant le nombre d’habitations aux alentours et pourtant certains se trouvent assez loin des maisons : quelques aînés de la commune se rappellent encore les longs trajets avec une brouette remplie de linge mouillé très lourd…
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À quoi servaient les lavoirs ? Pas à laver le linge !
À l’ère de la machine à laver, la plupart des gens pensent que toute la lessive s’effectuait autrefois autour du lavoir. Que nenni ! Donc comment lavait-on le linge autrefois, et cela jusqu’à la fin du XIXe siècle ?
Tout d’abord, le lavage du linge n’était pas une opération fréquente : les draps et les gros vêtements de travail pouvaient fort bien n’être lavés que deux fois par an seulement lors de la « grande lessive », les autres pièces de linge, au mieux toutes les semaines dans les familles riches.
L’essentiel du travail, exclusivement féminin, se déroulait à la maison ou dans la cour de la ferme. Le linge sale était disposé bien à plat dans un grand baquet de bois au fond duquel une bonde que l’on pouvait déboucher permettait à l’eau de s’écouler. Il séjournait d’abord toute une journée dans ce baquet rempli d’eau tiède.
Le jour suivant, après avoir vidé cette première eau, on tendait au-dessus du linge une grosse toile de lin. Sur ce tamis rudimentaire, on étalait une couche de cendres soigneusement réduites en poudre et provenant de bûches de chêne ou de fougères sèches que l’on avait brûlées. Cette cendre, riche en carbonate de potassium, était connue depuis l’Antiquité pour son pouvoir nettoyant. On versait ensuite doucement sur cette couche des seaux d’eau, chaude mais non bouillante afin de ne pas cuire les taches, et on laissait tremper le linge jusqu’au lendemain.
Ce n’est que le troisième jour que l’on transportait à la rivière ou au lavoir, dans des paniers ou dans une brouette, le contenu du baquet. C’est là que, dans l’eau claire, chaque pièce de linge était rincée, battue, et rincée encore, puis essorée, et ramenée à la maison pour le séchage sur l’herbe, sur une haie ou sur une cordelette.
Les premières lessiveuses en fer, apparues dans la deuxième moitié du XIXe siècle et popularisées après la Première Guerre mondiale, ont largement simplifié les opérations de lavage proprement dites ; si les machines à laver manuelles sont apparues très tôt (le premier brevet a été déposé en 1797), il aura fallu attendre le début du XXème siècle pour que certaines familles aisées puissent s’offrir une machine à laver automatique, qui cependant n’effectuait pas encore l’essorage !
Les lavoirs ont donc été couramment utilisés pour rincer et essorer le linge jusqu’à la moitié du XXe siècle, voire jusque dans les années 1960 dans les campagnes.
Les lavoirs avaient une importante fonction sociale. Ils constituaient en effet un des rares lieux où les femmes pouvaient se réunir et discuter. Ils étaient d’ailleurs interdits aux hommes qui s’inquiétaient fréquemment des confidences et des commérages qui pouvaient s’y échanger. L’activité de nettoyage du linge était physiquement très difficile. Aussi, le fait de la pratiquer de façon collective la rendait plus facilement supportable : les lavandières pouvaient parler, échanger les dernières nouvelles (« le journal parlé de la paroisse » selon Pierre-Jakez Hélias dans Le cheval d’orgueil), plaisanter, commérer, chanter… Des conflits surgissaient parfois, d’où l’expression « laver son linge sale en famille », le lavoir réunissant la famille agrandie, celle du quartier ou du village.
Pour ces différentes raisons, un certain nombre de légendes (histoires d’animaux fabuleux racontées par les parents pour éviter que les jeunes enfants ne s’approchent de cet endroit où ils pourraient se noyer) et de « codes » se sont développés autour des lavoirs : règles officielles relatives à leur fréquentation, interdits religieux, traditions à respecter, hiérarchie, etc.
(extraits du site Patrimoine d’Iroise et de l’article « Lavoirs » de wikipedia.org)
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Ce circuit libre des 7 lavoirs d’environ 15 km peut être pris dans n’importe quel sens, à partir de n’importe quel point en voiture ; deux circuits vélos sont indiqués sur les cartes, l’un constitué principalement de chemins et destiné aux randonneurs, l’autre aux cyclistes qui préfèrent rouler sur du bitume. Une partie du circuit autour de la mairie de Meaulne peut s’effectuer à pied (3 km) avec des enfants par exemple, la totalité du circuit pouvant être faite à pied en partie sur des chemins en 2 heures et demie-3 heures.
Pendant ces trois Journées du Patrimoine de Pays du 23, 24 et 25 juin, les plans de ces différents circuits sont mis à la disposition du public sous abri dans les cours des deux mairies (Meaulne ou Vitray), avec un QR code vous donnant accès à ce texte sur le site municipal www.meaulne.fr, sous l’index Meaulne-Vitray, page Les Lavoirs de Meaulne-Vitray.
Les coordonnées GPS des lavoirs sont aussi indiquées sur les plans par des QR codes.
L’affiche de ces journées se trouve sur la page Facebook de la commune https://www.facebook.com/MairiedeMeaulneVitray et sur l’application Intra-muros
BONNE DÉCOUVERTE !
Circuits de Randonnées
En rose : le circuit pour petits marcheurs (3 km environ)
Une partie du rose plus en bleu : le circuit pour randonneurs, en vélo ou à pied
Le parcours extérieur (une partie du rose, plus une partie du bleu, plus le vert) : pour cyclistes qui préfèrent rouler sur bitume ou les automobiles
À savoir : plans plus détaillés à trouver dans les cours des deux mairies vendredi 23, samedi 24 et dimanche 25 juin 2023